Extrait: Faune et flore

Histoires de paysages

Sur les berges, la végétation a su tirer partie de l’abondance de l’eau. Les arbres parsèment les rives plongeant leurs racines dans le lac. Ce sont des peupliers mais aussi des saules ou des frênes qui surplombent les roselières.
Au printemps, les iris d’eau jaillissent exposant au soleil leurs fleurs d’un jaune éclatant.

Dans les ruffes surchauffées, la Mante religieuse, le Scorpion du Languedoc ou encore la Couleuvre de Montpellier cohabitent au milieu des plantes vivaces et des arbustes. C’est dans des galeries ou sous des pierres que ces animaux trouvent un milieu favorable.

Une carpe dans les eaux du lac du Salagou (Hérault)

Dans le lac, des herbiers avoisinent souvent avec les roselières, ce qui constitue une base alimentaire pour de nombreux poissons herbivores, convoités eux mêmes par des prédateurs comme les brochets, sandres, perches. La majorité de ces espèces ont été implantées par l’homme. Les oiseaux, par contre, ont trouvé spontanément dans ce milieu un asile de choix. Tout d’abord, le Grèbe huppé qui y vit tout au long de l’année, et puis la rousserolle turdoïde, en fait une grande fauvette qui vient du Gabon vers le mois de Mai pour nicher dans les roseaux. Le grand Cormoran issu des pays nordiques trouve au Salagou un plan d’eau accueillant pour passer l’hiver, le lac n’étant jamais gelé, cet oiseau reprend sa migration vers le Nord. Le goëland est aussi présent au milieu du Salagou attiré par ses eaux si poissonneuses.

Une cigale et sa mue

Du côté des plantes

L’érosion finit par avoir raison de cette «ruffe» si dure et si compacte. Des plantes adaptées aux couleurs éclatantes ou plus discrètes composent sur les flancs des collines un tableau extraordinaire:

  • Lichens têtus s’accrochant aux blocs de basalte
  • Aromates comme le thym parfumant l’atmosphère
  • Chardons écorchant les chevilles des randonneurs mais d’un bleu violacé si délicat
  • Avoines blondes si belles au soleil couchant comme imprégnées par la ruffe
  • Genêts d’Espagne d’un jaune tranchant avec le pourpre du sol
  • Coquelicots

Après trente années de présence, l’eau encourage peu à peu la présence de buissons, d’arbustes, de peupliers, de frênes, de saules et d’aulnes. Dans ce monde minéral qui borde le lac, comme dans tout autre, les plantes, les arbres qui réussissent à vivre présentent des caractéristiques de rusticité et de beauté très particulières.

Un tout petit plus loin de l’eau, sur les coteaux, la vigne et l’olivier constituent l’essentiel de la production agricole; jeunes ceps et troncs centenaires recouvrent le sol cramoisi. D’un excellent vin aux saveurs de pierre à feu en passant par l’huile d’olive aux vertus tant recommandables, jusqu’aux olives vertes confites si savoureuses « LES LUCQUES », dame nature se montre très généreuse avec l’homme qui a su garder ici la qualité de ces produits, symboles du bassin méditerranéen.

L’amandier, arbre on ne peut plus précieux, résistant et lié à ces terres, lutte toujours et encore contre le temps.

Les pluies printanières et automnales rendent l’herbe plus verte et plus savoureuse aux brebis. La présence pastorale se perd dans la lointaine histoire et les « drailles » semblent encore démontrer l’intérêt de la Transhumance entre les grands plateaux et les vallées plus au Sud. Si ces sentiers ne servent plus aux troupeaux, ils offrent aux sangliers quelquefois trop nombreux et à leurs chasseurs le moyen d’unir les plaines, les collines et les plateaux, lorsqu’ils n’ont pas été le pointillé d’une nouvelle autoroute comme au Pas de l’Escalette.

Un olivier



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